Qu’est-ce que la dénutrition ? Une maladie silencieuse. Une maladie grave, mais pas rare, car 4 à 10% des personnes âgées en sont atteintes, 20 à 40% des séniors vivant en institution et 40 à 50% des personnes âgées hospitalisées. Il s’agit d’un déséquilibre entre l’apport calorique et la dépense calorique en défaveur des apports, ainsi que l’état pathologique résultant d’apports nutritionnels insuffisants en regard des dépenses énergétiques de l’organisme.
Voilà plusieurs années que le Collectif national de lutte contre la dénutrition se mobilise. Le mot d’ordre est justement : « Ensemble, mettons fin à cette maladie silencieuse ». Cette année, la Semaine Nationale de la dénutrition aura lieu du 18 au 25 novembre. Pour prévenir cette dernière, le monde médical recommande de bien s’alimenter, de surveiller régulièrement son poids, de veiller à pratiquer une activité physique régulièrement et d’avoir une bonne hygiène dentaire.
Tous les ans, l’objectif est de sensibiliser les familles et les professionnels sur les signes qui doivent alerter : l’asthénie (fatigue intense et durable), la bradycardie (ralentissement du rythme cardiaque) et l’hypotension (diminution de la pression artérielle), des signes de fragilité cutanée et des muqueuses (escarres, mycoses buccales), une baisse des défenses immunitaires, un retard de cicatrisation ou des troubles digestifs.
Aussi la prévention est-elle capitale. La prévention par la sensibilisation, ainsi que par des actions telles que fractionner les repas, favoriser les produits riches, adapter les couverts…
Enfin, si une personne est effectivement touchée par la dénutrition, il faut voir les choses positivement : il existe des solutions. On commencera par lui proposer une alimentation enrichie en protéines. Si c’est la question des couverts qui pose problème, on peut également essayer une alimentation adaptée au manger-main. Enfin, des compléments alimentaires pourront également apporter leur contribution.
Si l’avancée en âge, avec ses conséquences (diminution des capacités sensorielles, perte d’autonomie…), est souvent vue comme la principale cause de la dénutrition, il en existe d’autres comme certaines pathologies (cancers, maladies cardiaques, hépatiques, rénales…) ou le contexte socio-économique dans lequel vit la personne touchée.
Enfin, la dénutrition est à surveiller en raison de ses conséquences. Elle entraîne une fonte des tissus musculaires et une diminution des défenses immunitaires, ainsi qu’un accroissement du risque de chute et donc de dépendance, des infections, escarres et de la fatigue. La dénutrition est la première cause d’immunodépression dans le monde.
Ainsi, soyons tous vigilants !
Rédaction : Lucile Erb