Magali a commencé à travailler pour Siel Bleu en Loire-Atlantique en 2005 ou 2007, elle ne se souvient plus. En revanche, ce dont elle se rappellera encore longtemps, c’est de l’entretien de recrutement passé dans un bar. Eh oui, parce qu’à Siel Bleu, à l’époque, on faisait avec les moyens du bord. Il n’y avait pas de locaux. D’ailleurs, Google ne régnait pas encore sur nos vies et Google Maps n’existait pas : « On m’a remis une voiture et en route avec ma carte routière ! », raconte Magali. A l’époque, c’était dans les années 90, quand l’Association est née.
Magali a ensuite travaillé trois ans à Siel Bleu et a fait une pause pour entamer une formation de sophrologue, puis de réflexologue. Néanmoins, lorsqu’elle a déménagé en Vendée, elle a souhaité reprendre la vie sielbleusienne.
Elle apprécie particulièrement la créativité et l’humanité de son métier : « Je ne vais pas toujours au même endroit, je crée de nouvelles séances, avec de nouveaux objectifs. Un travail de bureau ne serait pas pour moi ». Et c’est surtout l’aspect associatif qui convainc Magali qu’elle a fait le bon choix. Elle prépare méticuleusement les séances car, pour elle, ce qui caractérise le plus le métier, c’est clairement l’adaptation.
C’est très satisfaisant de remarquer la nette amélioration de l’état général de la personne. On le constate de manière concrète à domicile car on fait des tests, mais en fait on le voit également dans les cours collectifs. Et cela crée de belles histoires ! Par exemple, une dame de 100 ans qui était paralysée suite à un AVC et qui a pu remarcher : « J’allais la voir une heure par semaine, je n’ai jamais vu quelqu’un d’aussi volontaire et persévérant ».
Le métier a connu des évolutions au fil des années. Pour Magali, le métier est très enrichissant : « On est constamment en formation ». Comme beaucoup de collègues, elle adhère complètement à la conception de la santé exprimée par l’Organisation Mondiale de la Santé : « La santé n’est pas seulement une absence de pathologie, c’est un bien-être physique, mental et psychologique ».
Le métier de chargé de prévention comporte aussi toute une partie administrative nécessaire, notamment faire les transmissions à l’équipe de la structure où on intervient, et également réaliser les bilans de fin d’année.
Après tant d’années de Siel Bleu, le message de Magali pour de jeunes chargés de prévention serait qu’on apprend avec l’expérience et avance toujours plus. Lorsque l’on achève ses études, on connaît l’aspect théorique, mais il manque toute la partie pratique, qui se forge avec l’évolution personnelle de chacun. Et aussi, « il faut aimer son métier. Il faut le faire parce que c’est un métier de passion ».
Une anecdote, Magali ? « Pendant un cours de gym sur chaise, j'étais en train de proposer des exercices d'étirement notamment lever le genou vers la poitrine et qu'est-ce que je vois… une dame de 102 ans à côté de moi en train de lever sa jambe tendue jusqu'à son nez ! Elle était impressionnante ! Elle me disait qu'elle faisait des exercices tous les jours dans sa chambre, et qu'elle avait fait beaucoup de yoga. Moi étant gymnaste, je n'étais pas aussi souple que ce petit bout de femme ». Eh bien, c’est ça, c’est un métier de passion.
Rédaction : Lucile Erb
Propos de Magali Martin, chargée de prévention en Vendée (85)